Pour la 1ère fois dans notre histoire, nos 2000 ingénieurs, consultants et experts assurent complètement leurs missions depuis chez eux et ce quel que soit leur pays de résidence : France, Tunisie, Maroc, Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Argentine.
Guillaume Boudin
Sofrecom a pu s’adapter avec les circonstances imposées par le COVID-19. Dans une entrevue accordée à Telecom Review, Guillaume Boudin, PDG, Sofrecom a mis en lumière les mesures adoptées par l’entreprise pour protéger les employés tout en garantissant la continuité des opérations.
Comment la crise du coronavirus a-t-elle affecté les activités de Sofrecom?
L’activité de Sofrecom est structurée en trois grands domaines métier : le conseil métier et technologique, l’ingénierie des réseaux et des systèmes d’information, et le développement et l’intégration de solutions digitales.
Comme pour l’ensemble des cabinets de conseils et d’ingénierie, notre activité est impactée du fait de l’impossibilité de se déplacer et du report de plusieurs de nos projets clients. Mais grâce à nos moyens de communication et aux outils digitaux, nous continuons à délivrer la grande majorité de nos projets clients.
Ainsi et pour la 1ère fois dans notre histoire, nos 2000 ingénieurs, consultants et experts assurent complètement leurs missions depuis chez eux et ce quel que soit leur pays de résidence : France, Tunisie, Maroc, Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Argentine, etc.
Nous sommes également heureux de constater que nos clients ont fortement apprécié la capacité de Sofrecom à se mettre très rapidement en télétravail, et à poursuivre avec succès les projets engagés. Nous démontrons par exemple la possibilité de faire des projets agiles « one roof » à distance.
Cependant, certains de nos projets terrains sont retardés en fonction des mesures de confinement imposées pays par pays : par exemple pour mener des campagnes de mesure de qualité de services mobiles, ou pour des projets de déploiement d’infrastructures réseaux.
Quelles mesures ont été prises par Sofrecom pour assurer la continuité des activités tout en s’assurant de la sécurité et la santé des employés et des clients de l’entreprise ?
Notre priorité au démarrage de la crise a été la mise en sécurité de nos 2000 salariés qui s’est traduite par les mesures suivantes : généralisation du télétravail et rapatriement des équipes en déplacement sur des pays à risques.
Quant aux quelques personnes devant se déplacer en extérieur pour des missions critiques, elles ont été équipées de masques de protection.
Notre équipe IT interne s’est ensuite mobilisée pour assurer le déploiement général d’outils de collaboration (audio, web, vidéo), et augmenter la connectivité de notre réseau interne afin de supporter un fonctionnement généralisé à distance. Tout cela bien sûr en veillant aussi à la sécurité de nos infrastructures et applications IT, dans un contexte où les cyberattaques ont significativement augmenté.
Notre enjeu était également de rassurer nos équipes et de les accompagner dans l’appropriation de ce nouveau mode de travail à distance tout en gardant le lien. Nous avons ainsi veillé à diffuser les bonnes pratiques de télétravail en s’appuyant sur des témoignages de salariés volontaires, à continuer à organiser des calls régulières alliant animations ludiques et présentations de projets. Les managers ont également doublé d’effort pour écouter, rassurer et apporter des réponses à leurs collaborateurs.
Grâce à nos moyens de communication et aux outils digitaux, nous avons réussi en moins d’une semaine à être opérationnels, ci-après quelques exemples de projets que nous menons malgré la crise :
Nos équipes en Conduite de Changement préparent activement et depuis la France, l’ouverture d’une école fibre au Bénin en concertation avec l’agence du numérique de l’état Béninois.
Nos consultants Digital Governement élaborent avec le ministère des télécommunications en République Centre Africaine, la stratégie nationale numérique.
Nos ingénieurs en Arabie saoudite poursuivent leurs activités pour design de réseaux FTTH.
Enfin, nos 1300 ingénieurs et développeurs au Maroc et en Tunisie continuent à délivrer à nos clients en France, en Afrique et au Moyen Orient, les solutions digitales et ce sans aucune dégradation de la qualité de services.
Quels seraient de votre point de vue, les évolutions et changements que va rencontrer le secteur des télécommunications suite à la crise ?
Les opérateurs télécoms ont eu un rôle essentiel durant cette crise. Les infrastructures de télécommunications et les outils digitaux ont ainsi permis aux entreprises et gouvernements de poursuivre leur activité en télétravail, et il est intéressant de noter que 3/4 des employés ont découvert pour la 1ère fois le télétravail.
Ils ont également permis à de nombreux médecins d’effectuer des téléconsultations, aux étudiants de suivre leurs cours à distance, et aux familles et cercles d’amis séparés de garder le lien entre eux.
Cette crise va conduire en premier lieu à une accélération de la demande en fibre et en haut débit mobile. Pas d’accès haut débit, pas de possibilité pour communiquer de façon efficace !
Elle va également accélérer la digitalisation des usages dans tous les domaines ; usages grands publics, B2B, gouvernementaux, éducatifs, médicaux, etc.
Dans les pays qui l’ont autorisé, nous voyons aussi que les données de déplacements fournies par les opérateurs et les applications mobiles pour gérer les chaines de contact des personnes contaminées, ont joué un rôle important pour limiter la propagation du virus.
De mon point de vue, cette crise va permettre de réaffirmer le rôle des opérateurs en tant qu’acteurs incontournables du développement économique des pays mais également d’inclusion sociale. Pour le marché des entreprises et le secteur public, la connectivité et les infrastructures télécoms seront considérées plus que jamais comme des infrastructures vitales.
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