En Afrique, comme partout dans le monde, les usages numériques augmentent de manière exponentielle mettant en évidence la fracture numérique du continent. OTT et opérateurs telcos, comme Facebook ou Orange, appuyés par des bailleurs de fond et les gouvernements africains, ont joint leur force pour accélérer le déploiement d’infrastructures de connectivité très haut débit. Câbles sous-marins, station d’accueil ou encore backbones, ces infrastructures sont essentielles pour développer cette connectivité et garantir la qualité du réseau, mais coûtent chères.
En République démocratique du Congo, Facebook, en soutien du gouvernement, déploie des backbones de fibre optique. Pour le pays, la mise en place d’une connectivité de fibre est un accélérateur du développement économique du territoire et un vecteur d’attractivité. Pour Facebook, c’est une opportunité pour étendre sa stratégie Metaverse en Afrique.
Face à la complexité de ce déploiement et la nécessité de sécuriser son calendrier tout comme ses investissements, Facebook a fait appel à Sofrecom pour réaliser l’étude amont pour la construction d’un tracé de 5 745km de backbones en fibre optique en République démocratique du Congo.
Backbone, la colonne vertébrale du réseau fibre sur le territoire
Les Backbones (réseaux dorsaux terrestres) constituent l’essentiel du réseau et demande un investissement conséquent (20 000 $/km). Il relie les principaux nœuds du réseau d’un pays entre les grandes villes notamment, pour permettre des liaisons à très grande vitesse et à très grande capacité. Leurs constructions et installations doivent donc se faire dans le respect de règles d’ingénierie pour garantir leur longévité, disponibilité et la qualité de l’exploitation du réseau. Par exemple, un enterrement des câbles à 1m20 de profondeur minimum. C’est pourquoi, afin de sécuriser au mieux le déploiement, il est essentiel de faire une phase d’étude amont complète et fiable.
Anticiper les aléas avec une phase d’étude du terrain et de l’environnement
L’étude de faisabilité permet d’anticiper et d’estimer l’investissement à engager. Elle doit aider à avoir une meilleure connaissance tout au long du tracé pour sécuriser les travaux de génie civil et le calendrier de déploiement.
En RDC, comme dans plusieurs pays africains, les infrastructures routières ne sont pas suffisamment développées pour être le seul repère du cheminement du backbone dans le territoire. Le tracé devra donc se faire sur des zones dont la nature géotechnique est parfois inconnue et qu’il faudra déterminer par des prélèvements sur le terrain. De même, une bonne connaissance locale est nécessaire pour identifier les lieux les plus propices à l’enfouissement du réseau, notamment dans les villes et village, ou encore pour négocier avec les autorités locales et obtenir les autorisations administratives.
C’est sur cette mission que nos équipes Sofrecom ont apporté leur savoir-faire à travers une méthode bien éprouvée.
Une méthodologie innovante pour optimiser les coûts de déploiement
La méthodologie repose sur le mode d’organisation de l’équipe, mais aussi sur le mode de récolte des informations pour construire le rapport final de l’étude.
Une équipe pluridisciplinaire a été mobilisée pour réaliser l’étude capitalisant sur nos experts et un réseau de partenaires locaux. Les experts sélectionnés pour intervenir sur place ont été formés et piloté pendant la durée de l’étude. La sélection et le test des outils (pénétromètre, mesures spectro-gamma,,…) nécessaires aux prélèvements et mesures ont été réalisés en amont pour sécuriser l’intervention sur le terrain.
La nature des informations recueillies devait aider à déterminer :
- La géotechnique du terrain. Quelle est la nature du sol et du sous-sol ; quels sont les obstacles ou infrastructures en surface ? Mesurer la radioactivité des sous-sols...
- Le contexte local d’un point de vue sociétal et environnemental. En effet, le partenaire sur place devait apporter une bonne connaissance de la réglementation locale et prendre en charge la coopération avec les autorités compétentes pour faciliter l’identification des lieux propices à l’enfouissement des câbles.
La phase d’expérimentation sur une portion de plus de 1 200 km pour un total de 5 745 km de distance du tracé des backbones, a permis de mettre en place une méthode et une gouvernance agile du projet : itérative et en mode collaboratif, pour approuver notre démarche. Elle a notamment servi à améliorer au fil de l’eau le dispositif et à renforcer le savoir-faire de l’équipe. Le travail en mode collaboratif a permis de répondre aux exigences de Facebook et de faire face aux aléas du projet surtout au niveau local.
Une aventure humaine réussie malgré des conditions difficiles
En pleine pandémie, cette mission d’une durée de 12 mois a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire mobilisée depuis 9 pays. Grâce aux outils et la gouvernance mise en place, la collaboration et les échanges ont été fluides.
Sur place, les conditions de travail étaient compliquées : des conditions climatiques peu favorables, une joignabilité des équipes, limitée dans des zones non couvertes par le réseau ou encore des problèmes de sécurité liés au contexte du pays. Malgré ce contexte, le planning du projet a été respecté et les données recueillies sur le terrain ont pu être transmises quotidiennement.
La qualité du livrable a été soulignée lors de la remise au client qui a exprimé sa grande satisfaction du travail accompli. La confiance établie permet aujourd’hui une nouvelle coopération pour poursuivre l’étude sur une autre portion du tracé de ce backbones. En complément, Facebook a confié à Sofrecom, le pilotage des appels d’offres et la sélection des fournisseurs qui interviendront sur la phase déploiement.
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