La blockchain, fausse bonne idée ? Pas si sûr … son caractère inviolable, décentralisée et instantanée la rendent très attractive. Mais il ne faut pas surtout pas perdre de vue son principal défaut : l’empreinte carbone qu’elle génère.
Blockchain : De quoi s’agit-il ?
Jusqu’à présent, la blockchain s’est essentiellement limitée au monde de la finance. C’est d’ailleurs là qu’elle est née, inventée pour créer une monnaie décentralisée : le fameux Bitcoin. Mais çà et là, on observe des initiatives de son utilisation dans des industries jusqu’alors épargnées par le phénomène.
Mais finalement, c’est quoi la Blockchain ?
C’est une technologie qui permet le maintien fonctionnel d’une base de données décentralisée et inviolable : chaque utilisateur dispose d’une copie de cette base de données, garantissant ainsi le contrôle de son intégrité. A la manière d’un grand livre, les données s’accumulent sous la forme de blocs (d’où la « blockchain »). Aucun intermédiaire n’intervient, elle s’alimente en peer-to-peer, et chaque utilisateur en garantit le contrôle. On comprend donc aisément que plus le nombre d’utilisateurs est important, plus elle est sécurisée, car le contrôle mutuel devient de plus en plus important.
Aujourd’hui, en dehors des cryptomonnaies, quels usages pour la blockchain ?
Un certain nombre d’applications pratiques sont déjà existantes :
Blockcerts met à disposition de 3 cibles (écoles, diplômés, employeurs) une blockchain qui vise à certifier qu’un individu dispose bien du diplôme qu’il prétend détenir.
Everledger propose de recenser dans une blockchain des diamants : numéro de série, méta-données, et, bien sûr, le nom du propriétaires y sont enregistrés.
Mais surtout, des industriels de l’agroalimentaire sont parvenus à s’entendre, en mettant en place une blockchain afin de garantir la traçabilité des approvisionnements. Les récents scandales alimentaires (œufs contaminés, viande chevaline, …) confirment la nécessité de tracer de manière inviolable ces approvisionnements, afin de garantir la sécurité alimentaire et l’information des consommateurs. Par essence, cette technologie répond à ce besoin.
Et pour l’industrie Telecom, quels usages ?
Une chose est sûre, Orange croit en la Blockchain. Fin 2015, Orange a pris une participation dans Chain, aux côtés de géant de la finance, à l’image de Visa ou Citi. Chain propose à de grandes institutions de leur concevoir, déployer et exploiteur un réseau blockchain sur mesure.
Vous connaissez la Chainforce d’Orange ? Il s’agit d’une entité sous la houlette d’Orange Silicon Valley, qui promeut et encourage les usages de la blockchain. L’équipe derrière ce projet a pour objectif de mettre en relation des start-ups du milieu avec des institutions ouvertes à ce type d’initiatives. Les projets lancés sont des pilotes aux cycle de développement relativement courts (8 à 12 semaines). Une belle initiative d’Orange pour réconcilier startups et grands groupes !
Quel avenir pour la blockchain ?
La robustesse de la blockchain n’est plus à démontrer. Les différentes cryptomonnaies et l’engouement qui les entourent ont su démontrer la fiabilité de cette technologie. Mais un enjeu de taille pourrait venir perturber la popularité de la blockchain : On sait que les datacenters sont déjà à l’origine de 10% de la consommation mondiale d’énergie. L’empreinte écologique d’une blockchain publique est considérable. Souvenez-vous : pour être efficiente et inviolable, la blockchain doit être répliquée à de très nombreuses reprises … sur un parc de machines très important : cela engendre inévitablement une incroyable consommation énergétique.
La blockchain, fausse bonne idée ? Pas si sûr … son caractère inviolable, décentralisée et instantanée la rendent très attractive. Mais il ne faut pas surtout pas perdre de vue son principal défaut : l’empreinte carbone qu’elle génère.